L’Armenian Council of Europe dénonce la décision arbitraire du ministère de l’intérieur turc de destituer, le lundi 19 août 2019, les maires démocratiquement élus des villes d’Amed, de Diyarbakir, de Mardin et de Van, principales villes du sud-est à majorité kurde.
Cette décision fait suite à la défaite de l’alliance nationaliste AKP-MHP qui n’a pas supporté de perdre des villes importantes comme Istanbul à l’ouest et des villes à l’est remporter par le Parti Démocratique Populaire (HDP) aux dernières élections municipales en Turquie.
Les maires pro-kurdes du HDP ont été remplacés par des exécuteurs désignés par l’État. Des manifestations ont éclaté dans les villes concernées. Les forces de sécurité utilisant des gaz lacrymogènes et des canons à eau ont rapidement réprimé les troubles. La colère suscitée par l’éviction des maires a également donné lieu à des manifestations dans d’autres villes.
Rappelons qu’au cours des trois dernières années, 88 maires du HDP ont été démis de leurs fonctions et des dizaines de parlementaires emprisonnés, dont l’ancien dirigeant du HDP, Selahattin Demirtas. Cette nouvelle action anti HDP intervient alors que les forces turques sont sur le point de lancer une opération militaire contre les militants kurdes syriens.
Ebru Günay, député de Mardin et Garo Paylan, député de Amed/Diyarbakir ont dû interrompre leur tournée en Amérique latine, compte tenu de l’urgence, et retourner auprès de leurs administrés face à cet oppression politique. Reçus par des compatriotes, des journalistes et des hommes politiques en Uruguay et en Argentine, ils devaient se rendre au Chili et au Brésil.
L’Armenian Council of Europe leur adresse son soutient le plus total dans leur combat d’autant plus difficile pour la démocratisation de la Turquie que le pouvoir politique en place dérive de plus en plus vers un régime totalitaire et donc dangereux pour ses habitants et dangereux pour la sécurité régionale et internationale.
A Paris, le 19/08/2019
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